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Note individuelle
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Maître de barque et notable, Jean Le Scanff est sollicité pour des fonctions publiques, il siège aux délibérations du conseil de paroisse en 1759, 60, 61, 62, 65, 66. 28 septembre 1760, Jacques Corric demeurant à Kerivoret est désigné comme marguillier pour 1761, avec pour remplaçant en cas d'excuse Jean Le Scanff du Radenoc. 14 septembre 1762, Jean Le Scanff est nommé marguillier pour 1763, avec pour suppléant en cas d'excuse Nicolas Le Hir. Il est donc marguillier pour l’année 1763, lors de l’affaire du cimetière. Un édit royal interdit de continuer à inhumer les morts dans les églises, les paroisses bretonnes se rebellent ou essaient de contourner l’obstacle. La raison de cet interdit est tout simplement une mesure d'hygiène, les cadavres pourrissant sous quelques centimètres de terre ou de dalles favorisaient la propagation de maladies épidémiques parmi les fidèles. La raison sanitaire aurait dû l'emporter sur l'habitude, mais nos ancêtres considéraient comme une infâmie d'être inhumé hors de l'église. Les exemples sont nombreux de paroisses où les morts ensevelis le jour dans le nouveau cimetièr, étaient déterrés la nuit et enfouis à la hâte dans des fosses creusées sous le plancher de l'église par les familles et voisins. La notion d'infâmie venant de ce qu'avant l'arrêt du Roi sur la réglementation des sépultures, seuls les hérétiques, excommuniés, suicidés, tous les individus mis au banc de la société catholique, étaient exclusx de la sépulture dans l'église.
Les paroissiens de Porspoder essaient de tourner l'arrêt royal en prétextant que l'on ne peut pas enterrer à cause de la nature du terrain, ailleurs que dans l'église. Document, église Saint-Budoc de Porspoder. « du vingt et troisième mai 1763, Jean Le Scanff marguillier en charge a convoqué au prosne de la grand-messe le général et corps politique de la paroisse et, nous assemblés, il a remontré que tous les paroissiens se plaignent que depuis l’arrest rendu qui défend d’enterrer dans l’église, les cadavres sont exposés à être dévorés par les bêtes, attendu que l’on en peut percer dans le cimetière qu’environ dix-sept à dix-huit pouces et qu’en l’église on peut percer jusqu'à sept et huit pieds sans être opposé par les rochers au lieu que le cimetière est tout trempli de rochers, étant au bord de la mer. A quoi les soussignés assemblés sont unanimement d’avis de donner pouvoir à monsieur le Sénéchal pour présenter à la cour requêtes pour avoir la permission d’enterrer dans la dite église les cadavres qui mourront de maladies ordinaires et en cas de contagion de les faire enterrer où il sera ordonné par la Cour, requérant sur le tout l’adhésion de Monseigneur le Procureur Général du Roy, et ont signé avec Jean Le Scanff François Le Huiton, Jean Mathieu, Jean Buzic, Jean Le Moing, Joseph Lalla, Vincent Le Duff, Jean François Cor, Claude Marzin, Hamon Nezou, Joseph Ferellec, Pierre Marie Nedellec. Le cimetière finira comme dans la plupart des paroisses par être relégué à l’extérieur du bourg, ( sur la route de Melon pour celui de Porspoder).
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